L'avocat du diable
Rentrons direct dans le vif du sujet. Être avocat du diable est un vrai rôle avec une mission importante. Évidemment, cela ne peut se passer qu'à un seul endroit sur Terre, au Vatican, saint siège de l'Église Catholique Romaine. Le Diable y est l'incarnation du mal. Qui donc, au Vatican, voudrait défendre un tel être? Et surtout dans quelle occasion cela se présente-t-il? Car je ne sais pas vous mais le Diable ne vient pas souvent sur Terre nous dire bonjour.
Avocat… Cela doit donc être durant un procès. Et c'est exact ! En réalité, lors de la procédure de béatification et de canonisation, un procès a lieu. A ma droite, la défense, nommée le postulateur de la cause ou en latin, advocatus Dei ou littéralement l'avocat de Dieu. Son but, prouvez que la personne est digne d'être élevée. A ma gauche, l'accusation, nommée le promoteur de la foi (et désormais promoteur de Justice), en latin, advocatus Diaboli ou littéralement l'avocat du Diable. Son but est de démontrer que la personne n'est pas digne d'être élevé. Et enfin, les juges, la congrégation pour les causes des saints. En effet, avant, les gens étaient souvent tous d'accord et cela se passait à l'unanimité, les débats n’étaient donc guère intéressants. Le Pape Sixte V décida alors en 1587 d'introduire cette fonction chargée de plaider en défaveur dans le but de faire avancer le débat et voir la solidité des arguments en sa faveur. Et c'est de là que vient l'expression être avocat du diable où une personne n'est pas réellement convaincue de la culpabilité mais la plaide simplement pour approfondir le débat et mettre les plaideurs à rudes épreuves.
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