Aimons-nous vraiment les chats ?
Un bien étrange titre pour un article. La question n'est pas de savoir si vous aimez les chats ou non. C'est davantage : "Pour les personnes qui aiment les chats, est-ce vraiment de leur propre volonté ou d'un élément extérieur qui les incite à les aimer ?". Voilà une question bien étrange, je vous le concède. Celle-ci sous-entendrait qu'il est possible de nous "forcer", "manipuler" à aimer les chats. Mais est-ce qu'une telle chose serait vraiment possible ? Tout à fait. Et en tant que tel, ce n'est pas si rare. Permettez-moi de vous parler du toxoplasma gondii.
La toxoplasmose est une infection parasitaire qui impacterait selon une étude de 2004 pas moins d'un tiers de la population mondiale. Cette infection est assez bénigne dans la plupart des cas et ne représente un risque que pour les personnes immunodéficiente et les femmes enceintes (la maladie pouvant se transmettre de la mère à l'enfant). C'est d'ailleurs dans ce dernier cas qu'on fait régulièrement un test de dépistage. Il faut savoir qu'en France, en 2003, 44% des femmes enceintes ont été détecté séropositive à la toxoplasmose ce qui est quand même important.
Et le rapport avec les chats ? J'y viens. L'agent infectieux n'est autre que le toxoplasma gondii. Celui-ci dispose de plusieurs stades d'évolutions qu'il franchit selon son environnement. Son stade le plus intéressant est le stade mérozoïte où il acquiert enfin la possibilité de se reproduire. En effet, son but dans la vie, comme tout bon parasite, est de se reproduire, se multiplier et continuer à se propager. Mais pas de chance pour lui, pour atteindre ce fameux stade, il faut qu'il soit impérativement dans un félin. Il peut infecter n'importe quel être homéotherme (donc quasi tous les animaux dont nous) mais son objectif reste le félin. Il lui faut un félin. Et pour ça, il a une stratégie fourbe. Lorsqu'il sent la présence d'un chat (odeur, poil...), il va se charger d'augmenter le taux de dopamine dans notre cerveau. La dopamine est un neurotransmetteur provoquant la sensation de plaisir. Le plan est simple, faire en sorte que l'hôte infecté se rapproche du chat et ainsi maximiser les chances d'infecter ce dernier et de pouvoir ainsi s'y reproduire. Des études de 2011 ont été faits sur des rats qui, instinctivement, évitent les chats et fuient quand ils détectent des traces de ce dernier. Une fois infectées, les souris sentant de l'urine de chat montraient des signes d'excitations sexuelles. Pire, elles cherchaient à se rapprocher du chat, les menant à une mort potentielle. En 2016, une autre expérience a été fait sur des chimpanzés et des léopards, résultat identique. Ainsi, la grande question se pose à l'Homme. Aime-t-il les chats car il les aime vraiment ou est-il contrôler dans l'ombre par le toxoplasma gondii ?
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